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Les personnes handicapées en Institution
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Mettre ou ne pas mettre son enfant ou adulte en établissement spécialisé ? Pour autant, les familles qui sont amenées à faire ce choix, doivent-elles culpabiliser ?
Voila bien un sujet délicat et sensible ou chacun devrait donner son avis en faisant attention de ne pas heurter la sensibilité de l’autre car il n’y a pas de vérité établie.
Dans la plupart des situations, les familles n’ont pas le choix de l’orientation.
Tout ce qui se dit actuellement sur le manque de places et sur l’exil de personnes handicapées en Belgique en est la preuve.
Mais fallait-il dire cela pour le rappeler ?
Y aurait-il des familles qui font le choix d’orientation vers un établissement spécialisé pour leur enfant volontairement plutôt que de souhaiter une intégration scolaire normale ?
Nous ne le pensons pas.
Cette démarche est faite « par la force des choses ».
Il n’y a pas qu’un et unique handicap. Il y en a plusieurs. Et les personnes les plus gravement handicapées avec des troubles du comportement sont celles qui ont le plus de difficultés à trouver une place… en établissement spécialisé.
Alors, qu’en serait-il, pour elles, à l’école « normale » ?
Pourquoi écrivons-nous ces quelques lignes ?
Nous ne voulons pas qu’un clivage s’amorce.
Il y aurait ceux qui auraient fait le bon choix, et il y aurait les autres.
Chaque situation est particulière.
Chaque parent est unique.
Nous n’écrivons pas, ni pensé que l’intégration à l’école normale n’est ni souhaitable, ni envisageable.
Nous voulons dire simplement aux parents dont l’enfant ou l’adulte est en établissement spécialisé qu’ils n’ont pas à culpabiliser. Ils ont fait le choix qu’ils leur paraissaient le plus apte.
Et bien souvent, ce choix a été fait par nécessité, par rapport à ce qu’était devenue la vie au jour le jour, pour l’enfant handicapé, les autres enfants et les parents.
Pourquoi culpabiliser les parents parce qu’ils ont choisi l’établissement spécialisé ?
Voudrait-on, et de quel droit, leur faire croire qu’ils sont, de ce fait, de « mauvais parents ».
Les témoignages reçus à notre association, après dix ans d’expérience, montrent que ce qui se pense comme étant bien sur le papier, ne s’applique pas toujours aussi facilement, pour tous, dans la réalité.
Nous en recevons des messages de parents à la recherche d’une place en IME comme dernièrement celui d’une maman dont le fils est, à 7 ans, en dernière année de maternelle et qui sera orienté vers un établissement spécialisé.
Il y a beaucoup de tristesse dans les mots.
Nous ne disons pas que ces parents n’ont pas eu raison de faire aller leur enfant en classe normale.
Nous disons que l’établissement spécialisé ne doit pas être considéré comme une punition, comme la fin de la fin.
C’est à nous parents d’enfants et adultes handicapés de faire en sorte que ces établissements spécialisés progressent et s’ouvrent davantage sur la société, sur le monde extérieur.
Objectivement, on peut dire qu’il y a encore du chemin à faire.
On peut aussi voir le chemin parcouru en vingt ans dans le domaine de la prise en charge.
Il ne se passait pas grand-chose.
Il faut faire attention à ne pas diviser les parents : ceux qui seraient plus « valeureux », et ceux qui le seraient moins.
Chacun fait comme il peut dans la vie.
Il y a des handicaps tellement importants que vous ne pensez pas un seul instant à l’intégration à l’école normal pour votre enfant.
C’est mon cas.
Et pourtant, je suis enseignant.
Suis-je, de ce fait, un parent moins bon que les autres ?
Plutôt que de raisonner par la négative systématique, à nous parents, de sortir de l’isolement les établissements spécialisés en disant ce qui ne va pas, mais en faisant ressortir aussi ce qu’ils ont apporté à nos enfants et adultes qui y vont.
Sans pour autant oublier d’être vigilant.
Bernard PEYROLES